Communiqué : Comprendre la tuerie de masse de Portapique sous un œil féministe pour mieux prévenir d’autres tueries
19 April 2021
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Pour diffusion immédiate
Ottawa, 19 avril 2021 — Il y a déjà un an, tout le Canada a été profondément marqué par la tuerie à Portapique, lorsqu’un homme a tué 22 personnes. En ce triste anniversaire, Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (AOcVF) réitère que la pire tuerie de l’histoire moderne du pays ne peut être oubliée, et que des mesures préventives doivent être mises en œuvre pour éviter de tels évènements à l’avenir.
Les recherches démontrent des liens indéniables entre les tueries de masse et la misogynie. Les auteurs de deux des pires tueries au Canada, celle de Polytechnique et celle à Toronto en 2018, étaient motivés par des idées misogynes. « Pour comprendre les tueries de masse, il faut comprendre la violence des hommes à l’égard des femmes. La violence misogyne est de fait une dynamique de contrôle, et les tueries de masse s’inscrivent elles aussi dans cette lignée de contrôle absolu », explique Maïra Martin, directrice générale d’AOcVF.
Quoique la réglementation des armes à feu constitue un bon point de départ pour prévenir ces actes de violence, notre réflexion doit à tout prix aller plus loin. Les solutions à un problème sociétal d’une telle complexité ne sont pas simples — et elles doivent être multifactorielles —, mais la reconnaissance des conséquences dévastatrices, et souvent mortelles, de la misogynie, de pair avec la mise sur pied de ressources pour les hommes violents sont des avenues qui méritent d’être explorées. « Défaire le sexisme institutionnel, notamment des corps policiers et du système judiciaire, et mettre sur pied un plan pancanadien pour éradiquer la violence faite aux femmes sont des solutions à envisager. Outre, nous devons prendre au sérieux quand une femme se sent menacée par son conjoint ou ex-conjoint, et davantage de ressources doivent être investies dans des programmes d’aide pour les femmes aux prises avec la violence conjugale. Si on refuse de nommer la violence des hommes, comment peut-on y mettre fin? », poursuit la directrice générale.
Pour aider les femmes qui tentent de fuir une situation de violence conjugale, nous devons également nous pencher sur l’accès au logement abordable, le coût de services de garde, l’inéquité salariale, l’insécurité d’emploi, etc. Le sexisme systémique qui perpétue l’inéquité entre les hommes et les femmes érige aussi des barrières additionnelles pour les femmes aux prises avec la violence conjugale.
Les mesures sanitaires pour contrer les effets de la pandémie ont également aggravé la violence des hommes à l’égard des femmes : en 2020, 160 féminicides ont été répertoriés au pays[i]. « Nous rappelons aux femmes aux prises avec la violence conjugale que des ressources existent. N’hésitez pas à faire appel aux services dans votre région », réitère Mme Martin.
À la mémoire des victimes
Tom Bagley
Kristen Beaton
Greg Blair
Jamie Blair
Joy Bond
Peter Bond
Corrie Ellison
Gina Goulet
Frank Gulenchyn
Lillian Hyslop
Alanna Jenkins
Dawn Madsen
Lisa McCully
Sean McLeod
Heather O’Brien
Jolene Oliver
Constable Heidi Stevenson
Elizabeth Joanne Thomas
Emily Tuck
Aaron Tuck
Joey Webber
John Joseph Zahl
Plus de renseignements et entrevue :
Katia Allain-Melanson, responsable des communications
Au sujet d’AOcVF : Action ontarienne contre la violence faite aux femmes a été fondée en 1988 par des intervenantes de première ligne qui avaient identifié le besoin d’un organisme provincial. C’est un regroupement féministe et francophone d’organismes qui travaillent à défaire l’oppression vécue par les femmes.
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[i] https://femicideincanada.ca/cestunf%C3%A9micide2020.pdf
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